Les marchés actions en forte hausse début 2015

26/05/2015
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Comme certains gérants l’avaient anticipé, les marchés des actions européennes ont connu une forte hausse sur les 4 premiers mois de l’année.

Une note rédigée par la société H2O, qui est connue pour la performance de ses fonds obligataires grâce au talent de son dirigeant et fondateur, Monsieur Bruno CRASTES, évoque ici les deux risques principaux pour les marchés :

Le risque de hausse des taux aux USA ;
La crise grecque.

On le sait, la réserve fédérale américaine hésite depuis de longs mois (mai 2013 : premières annonces de Mr BERNANKE) à enclencher un mouvement de hausse des taux courts.

En effet, la FED est confrontée à un dilemme très complexe :

Augmenter les taux et risquer de voir la croissance s’arrêter ;
Laisser les taux à 0% et risquer de ne plus pouvoir contrôler l’inflation.

Le risque de trop attendre est que, si l’inflation redémarre, elle pourrait être très difficile à maîtriser : l’une des missions de la FED étant de la maintenir au plus à 2% par an.

Ce que l’on sait, c’est que les marchés actions américains devraient baisser dans les mois qui suivront cette hausse, comme ils l’ont toujours fait dans le passé.

En principe, une baisse des marchés américains entraîne aussi une baisse des marchés européens mais, cette fois, il n’est pas exclu que les actions européennes se comportent différemment.

En ce qui concerne la GRECE, la situation devient de plus en plus confuse ; Bruno CRASTES continue cependant à parier sur un maintien de celle-ci dans la zone EURO ; d’une part parce-que les grecs eux-mêmes auraient beaucoup à perdre dans ce cas de figure et d’autre part parce-que les différents créanciers, à savoir les états européens essentiellement (85% environ de la dette est publique : BCE, FESF, états) auraient eux-aussi beaucoup à perdre…

Les dernières déclarations de Monsieur SCHAUBLE semblent néanmoins traduire une certaine lassitude voire un certain fatalisme face à cette crise qui n’en finit pas…

Pour le plus long-terme, je me permets de vous joindre un article de Eric TREGUIER qui reprend plusieurs extraits de la « lettre aux actionnaires » de Monsieur Warren BUFFET.

Cette lettre explique très bien la distinction qu’il faut faire entre « risque » et « volatilité » en ce qui concerne les marchés actions et pourquoi il est important de ne pas confondre les deux.

Ces notions me semblent essentielles dans la perspective de la construction d’une épargne à long, voire très long terme.

Les jeunes générations, on le sait, vont être confrontées, à terme, au problème du financement de leur retraite ; il est donc très important de comprendre ce qu’est un investissement en actions parce qu’un écart de rendement de quelques pourcents a une influence considérable sur la capital constitué à long terme.

Je ne peux donc que vous engager à diffuser largement cette « lettre aux actionnaires » auprès de vos proches !

A 84 ans, Warren Buffett est à la fois l’homme le plus riche du monde après Bill Gates, avec une fortune estimée à 74 milliards de dollars, et l’un des financiers dont la parole est la plus respectée, au point d’être surnommé le Sage d’Omaha. C’est d’ailleurs dans cette petite ville du Nebraska, devant 40.000 personnes, qu’il détaillera le 2 mai les résultats de son groupe Berkshire Hathaway. Si autant d’actionnaires se déplacent, c’est aussi pour entendre ses réflexions, souvent décapantes et visionnaires, sur le capitalisme. Voici un extrait de sa "Lettre aux actionnaires", version 2015.

"L’année dernière, la valeur nette de Berkshire Hathaway s’est accrue de 18,3 milliards de dollars, soit une progression de 8,3%. Sur les cinquante dernières années, la valeur boursière de l’action Berkshire Hathaway a augmenté de 1.826.163% [soit 18.000 fois la mise pour une action qui est passée de 11,37 dollars à plus de 214.000 dollars, et une capitalisation totale de 330 milliards de dollars]. Pendant cette période, l’indice boursier américain Standard & Poor’s 500 a été multiplié par 25, passant de 84 à 2.050.

Plus important : pendant cette même période, le pouvoir d’achat du dollar a diminué de… 87% ! Cela signifie qu’il faut maintenant payer 1 dollar ce qui coûtait 13 cents en 1965. Il y a, pour les investisseurs, un message essentiel dans cet écart entre l’évolution de la Bourse et de la monnaie américaine. Dans notre rapport annuel de 2011, nous définissions l’investissement comme "le transfert immédiat à d’autres d’un pouvoir d’achat doublé de l’espoir d’un transfert de pouvoir d’achat supplémentaire dans le futur, net impôt". Or la conclusion à tirer de ces cinquante dernières années, c’est qu’il a été beaucoup plus sûr d’investir dans un portefeuille diversifié d’entreprises cotées que dans des titres dont la valeur est liée à l’Etat, comme les obligations du Trésor.

Il est vrai, bien sûr, que détenir des actions pour un jour, une semaine ou un an est beaucoup plus risqué que de conserver ce capital en liquide. Mais pour l’investisseur, qui peut et devrait investir avec un horizon de plusieurs décennies, les baisses occasionnelles de cours n’ont aucune importance. Son objectif doit rester fixé sur la réalisation de gains importants sur toute la durée de son investissement. Et celui qui craindrait la volatilité des prix, en la considérant à tort comme une mesure du risque, finirait par faire des choses très risquées.

Rappelez-vous qu’il y a six ans, des experts, devant la chute des marchés financiers, conseillaient d’investir dans des obligations d’Etat, "sûres", ou des placements monétaires. Ceux qui les ont écoutés ont aujourd’hui gagné très peu, alors que l’indice boursier américain S&P 500 est passé de moins de 700 à plus de 2.100 points. Ils auraient mieux fait de s’acheter un fonds indiciel alors que les cours étaient très bas, pour profiter de la hausse des dividendes et des cours.

Certes, sur un jour ou une semaine, les cours des actions seront toujours beaucoup plus volatils que les liquidités équivalentes. Mais, à long terme, les obligations seront toujours des placements plus risqués qu’un portefeuille d’actions largement diversifié. Cette leçon n’est habituellement pas enseignée dans les écoles de commerce, où la volatilité est presque toujours considérée comme l’équivalent du risque. D’un point de vue pédagogique, c’est sans doute plus simple à expliquer, mais c’est aussi faux. La volatilité n’est pas synonyme de risque. Confondre les deux a égaré les élèves, mais aussi les investisseurs et les dirigeants d’entreprise."