Après une année 2022 difficile, les marchés actions européens ont rebondi en 2023. L'inflation, les taux d'intérêt et les incertitudes liées à la situation géopolitique ont continué de dominer l'actualité tout au long de l'année. L'environnement est resté assez difficile pour les entreprises en 2023 et certaines ont également été confrontées à un déstockage post-Covid. Toutefois, la récession tant attendue ne s'est jamais concrétisée en Europe et les consommateurs ont fait preuve d'une étonnante résilience en dépit des fortes pressions exercées sur les budgets des ménages. L'atténuation des tensions inflationnistes vers la fin de l'année a favorisé une amélioration des anticipations quant à l'évolution future des taux d'intérêt. Les grandes entreprises ont surperformé leurs concurrentes de petite et moyenne taille, favorisées par l'incertitude persistante concernant l'économie et les taux d'intérêt pendant la majeure partie de l'année. Néanmoins, la fin d'année a été marquée par un rebond bienvenu et une surperformance des petites et moyennes entreprises à la faveur de publications trimestrielles solides et de valorisations attractives dans la mesure où les craintes de taux d'intérêt « durablement plus élevés » se sont atténuées. En ce qui concerne les styles d'investissement, les titres « qualité » ont sous-performé les titres « value » en 2023 au sein de l'univers européen des actions de petite et moyenne taille, ce qui n'a pas été le cas pour les grandes entreprises.
| CAC 40 | CAC MID &SMALL | EUROSTOX 50 | STOX 600 | S&P 500 | MSCI EM | MSCI WORLD |
31/12/2015 | 4.637 | 11.054 | 3.288 | 366 | 2.044 | 742 | 1.685 |
30/12/2016 | 4.862 | 11.848 | 3.291 | 361 | 2.239 | 909 | 1.753 |
31/12/2017 | 5.312 | 14.456 | 3.504 | 385 | 2.674 | 1.255 | 2.103 |
31/12/2018 | 4.731 | 11.337 | 2.986 | 338 | 2.507 | 965 | 1.904 |
31/12/2019 | 5.978 | 13.494 | 3.745 | 416 | 3.221 | 1.115 | 2.358 |
31/12/2020 | 5.551 | 13.319 | 3.553 | 409 | 3.756 | 1.291 | 2.690 |
31/12/2021 | 7.153 | 15.516 | 4.304 | 489 | 4.766 | 1.232 | 3.232 |
31/12/2022 | 6.474 | 13.365 | 3.794 | 425 | 3.840 | 956 | 2.602 |
31/12/2023 | 7.543 | 13.555 | 4.522 | 479 | 4.770 | 1.024 | 3.169 |
Variation | +16,51% | +1,42% | +19,19% | +12,71% | +24,22% | +7,11% | +21,79% |
Var. 2015/2023 | +62,67% | +22,63% | +37,53% | +30,87% | +133,37% | +38,01% | +88,07% |
Pour l’année 2024, les marchés boursiers devraient être soumis à plusieurs vents contraires ; d’une part, la hausse des taux des banques centrales, depuis 2022, devrait finir par peser sur les capacités d’investissement des entreprises mais, par ailleurs, la perspective d’une maîtrise de l’inflation à moins de 2% dans le courant de l’année, devrait entraîner, plus ou moins rapidement, une baisse de ces mêmes taux directeurs. Mais cet objectif des 2% est peut-être trop optimiste compte-tenu des hausses de salaires constatées encore aujourd’hui.
Les progressions de bénéfices sont attendues à +7,5% en Europe et +12,5% aux USA, ce qui peut sembler trop optimiste. A priori, la croissance devrait être de 2,1% aux USA, selon le FMI, contre 0,9% pour la zone Euro ; les marchés américains pourraient, une nouvelle fois, être plus performants que les marchés européens.
Après les performances exceptionnelles des « 7 magnifiques » (GAFAM + TESLA + NVIDIA), il pourrait y avoir une rotation vers d’autres secteurs, comme les petites et moyennes valeurs, notamment. Ce qui a été le cas depuis le 23 octobre 2023 (inflation plus faible que prévue aux USA). Mais, selon CARMIGNAC, le contexte est encore porteur pour les valeurs de croissance et, aussi, pour les valeurs émergentes (très délaissées depuis plusieurs années) qui devraient profiter de la baisse du dollar.
Par ailleurs, la hausse des taux courts a attiré de nombreux investisseurs sur les placements monétaires depuis plusieurs mois ; si ceux-ci rebaissent, les mêmes investisseurs pourraient se reporter, à nouveau, sur les marchés actions.
Les marchés immobiliers professionnels :
2023 aura été une année très compliquée pour les marchés immobiliers professionnels. La hausse des taux extrêmement rapide a entraîné une hausse des rendements attendus de l’ordre de 1,5%, ce qui a entraîné, d’une part, une baisse du nombre de transactions et, d’autre part, une baisse des prix.
C’est, principalement, à ce jour, le marché de bureaux en régions parisienne qui a été touché ; celui-ci a subi, non seulement, cette hausse des taux exceptionnelle mais, également, la progression du télétravail qui a incité les entreprises à réduire leurs surfaces de bureaux, tout en cherchant à se recentrer sur Paris Intra-Muros.
Dans ces conditions, il y a eu une demande massive de vente de parts de SCPI par les institutionnels, notamment via les SCI des contrats d’assurance vie qui étaient investies largement en parts de SCPI. L’afflux de vente a obligé certaines sociétés de gestion à réviser le prix de leurs parts dès le milieu de l’année 2023.
A fin septembre, 23 SCPI, sur 216 recensées par l’ASPIM, avaient procédé à une baisse de prix. Ces baisses de prix ont, naturellement, amplifié les demandes de rachats et, par conséquent, de nombreuses SCPI n’ont plus assez de souscriptions pour compenser les demandes de rachats.
Il faudra sûrement plusieurs mois pour que le marché se stabilise, peut-être à la faveur des baisses des taux attendues des banques centrales ; les acheteurs pourraient être, à nouveau, tentés par des rendements de l’ordre de 4 à 5% si les taux monétaires et obligataires refluent sensiblement.
Il est possible que le marché de l’immobilier professionnel reste perturbé encore quelque temps et, si un retour sur cette classe d’actifs deviendra, à nouveau, sûrement intéressant, il faudra le faire progressivement et en sélectionnant les supports les plus prometteurs.
Certaines sociétés de gestion de SCPI, qui n’ont pas su « maîtriser » leur collecte, face à l’engouement du public pour les SCPI, ont dû, ces dernières années, acheter des immeubles avec des rendements faibles ; et, souvent, en utilisant « l’effet de levier » du crédit pour maintenir leur capacité de distribution.
A terme, les refinancements de crédit risquent de peser sur la rentabilité de certaines d’entre elles et, par conséquent, sur leur capacité de distribution de dividendes.