Après une année 2022 difficile, et un rebond très significatif en 2023, les marchés actions ont évolué en ordre dispersé dans le monde ; une fois encore, les marchés américains ont fait la course en tête, à +23,84% pour le S&P 500, sous l’effet de la progression considérable des « 7 magnifiques » (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, Tesla, Nvidia et Tesla).
Parallèlement, l’Euro Stoxx 600 n’affiche que + 5,43% tandis que le CAC 40 est en retrait de 2,4% ; le secteur du luxe, qui représente 30% de l’indice, a été pénalisé par le ralentissement chinois ; par ailleurs, l’indice a brusquement décroché après la dissolution de l’Assemblée Nationale, le 9 juin 2024.
Les marchés actions, globalement, ont connu un bref « coup d’arrêt » début août lorsque la Bank of Japan a subitement décidé d’augmenter de 0,25% son taux de base ; plus tard, au mois d’octobre, les marchés ont, de nouveau, fléchi avec la crainte de moindres baisses de taux de la FED en 2025 ; avant de se reprendre à partir de l’élection du Président TRUMP, le 5 novembre 2024.
| CAC 40 | CAC MID &SMALL | EUROSTOX 50 | STOX 600 | S&P 500 | MSCI EM | MSCI WORLD |
31/12/2015 | 4637 | 11054 | 3288 | 366 | 2044 | 742 | 1685 |
30/12/2016 | 4862 | 11848 | 3291 | 361 | 2239 | 909 | 1753 |
31/12/2017 | 5312 | 14456 | 3504 | 385 | 2674 | 1255 | 2103 |
31/12/2018 | 4731 | 11337 | 2986 | 338 | 2507 | 965 | 1904 |
31/12/2019 | 5978 | 13494 | 3745 | 416 | 3221 | 1115 | 2358 |
31/12/2020 | 5551 | 13319 | 3553 | 409 | 3756 | 1291 | 2690 |
31/12/2021 | 7153 | 15516 | 4304 | 489 | 4766 | 1232 | 3232 |
31/12/2022 | 6474 | 13365 | 3794 | 425 | 3840 | 956 | 2602 |
31/12/2023 | 7 543 | 13555 | 4522 | 479 | 4770 | 1024 | 3169 |
31/12/2024 | 7 381 | 12751 | 4896 | 505 | 5907 | 1078 | 3708 |
Variation | -2,15% | -5,93% | 8,27% | 5,43% | 23,84% | 5,27% | 17,01% |
Var. 2015/2024 | 59,18% | 15,35% | 48,91% | 37,98% | 188,99% | 45,28% | 120,06% |
Selon différentes sociétés de gestion, les marchés américains pourraient encore être porteurs en 2025, avec des prévisions de croissance de bénéfices (jugées extrêmement fortes par Yoann IGNATIEW, gérant du fonds R-CO Valor) de l’ordre de 15% pour l’année à venir ; contre seulement 7 à 8% pour la zone EURO.
Ce qui semble cohérent avec une croissance attendue de l’ordre de 2,8%, encore cette année, pour les USA, contre seulement 1,1% en zone EURO.
Toutefois, ROTSCHILD fait remarquer que la prime de risque (rendement des actions – rendement des obligations sans risque) des actions américaines est, désormais, nulle ; or le rendement des actions, compte-tenu du risque et de la volatilité, devrait plutôt être supérieur d’au moins 3 à 4% par rapport aux obligations.
Des déceptions sur la croissance réelle des bénéfices pourrait donc entraîner des mouvements de ventes importants.
A l’inverse, en EUROPE, tous les indicateurs sont en berne : croissance, guerre en Ukraine, crises politiques, coût de l’énergie… d’éventuelles bonnes surprises concernant ces différents points pourraient donc avoir un effet positif.
Les marchés européens affichent des PER(1) de l’ordre de 13,2, en ligne avec leur moyenne historique, alors que les marchés américains, avec un PER de 22,2, tutoient leurs sommets… ainsi, toujours selon ROTSCHILD, la décote des marchés européens, désormais supérieure à 40%, n’a jamais été aussi élevée.
En ce qui concerne les obligations, les rendements des obligations notées BBB (« investment grade ») sont passés de 3,8% environ, à 3,5% environ ; sur la même période, les obligations BB (« high yield » : moins bien notées) ont vu leur taux moyen passer de 5,6% à 4,7% ; le spread (2) de taux entre ces deux catégories d’obligations s’est donc resserré : de 1,8% à 1,2%. Désormais, selon les gérants obligataires, l’investissement en obligations « high yield » est devenu moins pertinent : l’écart de rendement n’étant plus suffisant, à leurs yeux, pour justifier le surcroît de risque sur cette catégorie d’obligations.
On voit ainsi que les fonds obligataires BBB vont avoir plus de mal à délivrer du rendement en 2025 ; si on tient compte de 1% de frais de gestion du fonds et de 1% de frais de gestion d’un contrat d’assurance, cela nous amène à 1,5%.
Il faudra donc trouver des fonds obligataires dont la gestion dynamique pourra améliorer ce rendement théorique, ce qui reste possible.
Les marchés immobiliers professionnels :
Après une année 2023 extrêmement difficile pour l’immobilier professionnel, 2024 a connu une phase d’accalmie avec des taux longs que se sont stabilisés et des taux courts qui ont commencé à baisser sensiblement.
Les transactions importantes (de plus de 50 millions d’euros) n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant crise mais les investisseurs retrouvent de l’intérêt avec des taux de rendement qui ont baissé sous l’effet de la baisse des prix et la moindre attractivité, désormais, des placements financiers à court-terme.
Au niveau des SCPI, les rendements servis en 2024 devraient être proches de ceux de 2023, selon l’ASPIM. La collecte brute, au 30/09/2024, était de 3,4 milliards d’euros contre 7,66 milliards en 2023 et 11,63 milliards en 2022.
Point positif, on note une stabilisation des demandes de rachats de parts, après les volumes très importants en 2023, au plus fort de la crise ; toujours selon l’ASPIM, au 30 septembre 2024, la valeur des parts en attente est stable à 2,6 milliards €, soit 2,9 % de la capitalisation du marché. La situation des parts en attente reste toujours très contrastée selon les acteurs : sur un total de 215 SCPI, 93 SCPI gérées par 18 sociétés de gestion avaient des parts en attente de rachat au 30 septembre 2024, tandis que 122 SCPI gérées par 44 sociétés de gestion n’en avaient aucune à cette date. Ce sont majoritairement les SCPI sans parts en attente qui captent la collecte brute : 1,07 milliard €, soit 86 % de l’ensemble des souscriptions du troisième trimestre 2024.
Au 30 septembre 2024, la capitalisation des SCPI s’établit à 88,5 milliards €.
Les SCPI qui collectent aujourd’hui achètent encore des biens dans de bonnes conditions et consolident leurs portefeuilles, avec l’objectif de pérenniser la distribution dans le temps pour leurs associés.
- PER : Price Earning Ratio (Cours d’une action / bénéfice attendu pour cette action)
- SPREAD : écart.