Les marchés actions Européens se stabilisent

01/10/2014
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Après une hausse jusque début juin 2014, les marchés actions sont revenus à peu près à leurs niveaux de début d’année en Europe alors que les USA et les pays émergents ont continué à bien se porter.

 

On peut donner ici les performances d’indices, dividendes réinvestis, du 31/12/2013 au 02/10/2014 :

 

CAC 40 :                       +   0,72%
Stoxx 600 :                   +   3,58%
MSCI WORLD :               + 11,01%
MSCI Emergents :          + 10,12%

Les taux ont continué leur décrue avec maintenant une OAT 10 ans qui rapporte seulement 1,14% (2,44% au 01/01/2014) et un bund allemand à 10 ans à 0,89% (1,87% au 01/01).

 

Les taux américains étant passés, quant à eux, à 2,46% (vs 2,88% au 01/01).

 

Une fois n’est pas coutume, la réunion mensuelle de la BCE ce jeudi 2 octobre a entraîné une forte baisse des marchés européens. Les investisseurs estiment que les mesures annoncées en juin dernier ne se traduisent pas dans les faits pour le moment.

 

La BCE envisage l’achat d’ABS (Asset Back Securities), qui sont des titres représentatifs de prêts détenus par les banques ; en achetant ces ABS (et non en les refinançant), la BCE allège le bilan des banques qui voient leurs ratios fonds propres / encours de prêts augmenter mécaniquement.

 

L’amélioration de ce ratio doit leur permettre de consentir de nouveaux prêts à l’économie.

 

Les achats d’ABS pourraient porter sur 5 à 600 milliards d’euros. La BCE va également acheter des « obligations sécurisées » qui correspondent à des prêts consentis aux collectivités locales, entre autres.

 

Ces deux mesures viennent compléter les TLTROs qui sont des prêts consentis aux banques à des taux très avantageux.

 

L’ensemble de ces mesures doit conduire à augmenter le bilan de la BCE de l’ordre de 1.000 milliards d’euros ; c’est ce type de mesures qui auraient dû être prises beaucoup plus tôt selon l’économiste Jean-Pierre PETIT, comme cela a été fait aux USA.

 

La fin de l’AQR (Asset Quality Review), qui consiste à auditer en détail la solidité des banques, prévue pour octobre 2014, devrait également « libérer » les banques et les inciter à reprendre leurs offres de prêts.

 

Les prévisions du FMI de ce mardi 7 octobre ont ajouté à la défiance des marchés en révisant à la baisse les prévisions de croissance pour la zone EURO :

 

2014 :        + 0,8% (contre + 1,1% prévu en juillet et 1,2% en avril)
2015 :        + 1,3% (contre + 1,5% prévu en juillet et avril)

Les ETATS-UNIS :

 

Après un 1er trimestre à -2% (dû au froid exceptionnel), le 2nd semestre affiche 4% de croissance.

Le chômage est revenu à 6%, proche des 5% d’avant crise ; selon l’économiste Jean-Pierre PETIT, il y a 9,5 millions de chômeurs en moins en 5 ans. Il confirme ce que disent de nombreux gérants, à savoir que la FED remontera ses taux avant 12 mois.

 

Historiquement, une baisse des marchés de l’ordre de 17 à 20% s’est produite, selon lui, dans les mois qui ont suivi un resserrement monétaire. Toutefois, selon la banque ODDO, « il y a une remontée de l’inflation mais pas de dérapage et le risque est atténué par la remontée du dollar ; la FED devrait donc opter pour la prudence ».

 

Jean-Charles MERIAUX rappelle néanmoins que les marges des entreprises US sont au plus haut ; elles seraient donc assez sensibles à un ralentissement économique consécutif à une remontée des taux ; d’autres gérants considèrent que les résultats des entreprises peuvent encore s’améliorer, non plus par la hausse des marges mais par la hausse de leur chiffre d’affaires cette fois.

 

Même si la croissance devait être affectée par une hausse des taux, le FMI prévoit encore une croissance de 2,2% pour 2014 (vs 2,8% en avril 2014) et 3,1% pour 2015 (vs 3% en avril).

 

La Zone EURO :

 

Selon Monsieur DRAGHI, la reprise annoncée en 2013 est « faible, fragile et inégale ». A cela se sont ajoutées les tensions géopolitiques et notamment la crise de l’UKRAINE qui a une incidence sur les pays de l’est et aussi l’Allemagne.

 

Comme on l’a vu plus haut, le FMI a revu ses prévisions de croissance en baisse.

 

Toutefois, selon DNCA, les entreprises bénéficient de nombreux avantages qui devraient permettre de voir leurs bénéfices (enfin) augmenter : efficacité opérationnelle, levier financier avec les taux bas, baisse des matières premières et baisse de l’EURO.

 

Le ROYAUME-UNI :

 

Le chômage est revenu sur les niveaux de 2008 ; la croissance devrait être de 3,2% en 2014 (vs 2,9% prévu en avril) et 2,7% en 2015 (vs 2,5%). La Bank Of England pourrait être la première banque centrale à relever ses taux directeurs.

 

La FRANCE :

 

La situation reste critique avec une croissance révisée à 0,4% pour 2014 et 1% pour 2015 (vs respectivement 1% et 1,5% en avril).

 

A cela s’ajoute une inflation plus faible qu’anticipée.

 

Par conséquent, le déficit budgétaire devrait être de 4,4% contre 3,8% initialement prévu. Le gouvernement table sur 4,3% en 2015 et moins de 3% en… 2017. Pourtant les dépenses doivent baisser de 50 milliards sur 3 ans dont 21 milliards en 2015 (Sécurité sociale : 9,6 ; Etat : 7,7 et collectivités locales : 3,7).

Mais ceux sont les recettes qui augmentent moins que prévu du fait de la combinaison d’une faible croissance et d’une faible inflation : -11 milliards en 2014 par rapport au budget initial.

 

La CHINE :

 

Le FMI revoit là-aussi ses prévisions à la baisse : 7,4% (vs 7,5% en avril) pour 2014 et 7,1% (vs 7,3%) pour 2015.

 

Selon Jean-Pierre PETIT, la CHINE ne peut guère aller au-delà de 7% sans augmenter sensiblement son endettement global qui est déjà passé de 140% à 220% du PIB de 2009 à 2014.

 

CONCLUSION :

 

Avec des niveaux d’intérêts extrêmement bas, il devient désormais difficile d’obtenir du rendement avec les obligations et les gérants sont devenus très sélectifs.

 

Cette baisse des taux se répercute aussi sur les « fonds euros » des contrats d’assurance vie essentiellement investis en obligations et on devrait voir leur performance baisser encore cette année.

 

Les gérants considèrent toujours qu’il est préférable d’investir dans des actions, notamment européennes, et la baisse récente des marchés représentent, selon eux, une opportunité d’autant plus intéressante.

L’investissement dans l’immobilier d’entreprise reste aussi une opportunité, avec des taux de rendement souvent supérieurs à 5%, et le succès des SCPI ne se dément pas (1,2 milliard de collecte au 1er semestre 2014 soit une progression de 20% par rapport au 1er semestre 2013).

Toutefois les gérants ont de plus en plus de difficultés à trouver des opportunités intéressantes et les difficultés économiques pèsent sur les taux d’occupation, conduisant certaines SCPI à réviser leurs dividendes à la baisse. Il n’est d’ailleurs pas exclu que certaines SCPI voient le prix de leur part augmenter afin de « freiner » la collecte.