Les faits marquants de l'été sur les marchés financiers

23/10/2012
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Incontestablement, les faits marquants de l’été sur les marchés financiers auront été les interventions de Messieurs DRAGHI et BERNANKE, respectivement présidents de la BCE et de la FED.

 

Avec l’OMT (Outright Monetary Transactions - qui permet l’achat direct de titres publics), Monsieur DRAGHI a affiché sa détermination sans faille de pérenniser l’EURO et Monsieur BERNANKE a annoncé un troisième plan, le QE3 (Quantitave Easying 3 ou « assouplissement quantitatif » qui permet également d’acheter des titres émis par l’Etat américain).

 

Ce QE3 permettra d’acheter des titres obligataires jusqu’à 40 milliards d’euros par mois, sans préciser toutefois si il y a une durée ou un montant limités.

 

La Banque du Japon a également annoncé au cours de ce mois des nouvelles mesures d’assouplissement monétaire (achat de 100 milliards de titres d’Etat).

 

 

Impact sur les actions :

 

L’action décisive de Monsieur DRAGHI est un évènement majeur qui devrait entraîner une réallocation d’actifs de la part des investisseurs.

 

Romain BURNAND, gérant du fonds actions MONETA MULTICAP, disait d’ailleurs mardi dernier que le flux de souscription, après avoir été négatif jusqu’au mois d’août, s’est inversé sur le mois de septembre.

 

Ce soudain revirement vers les actions ne tient pas à une anticipation de l’amélioration des bénéfices des entreprises – dans le contexte difficile que nous connaissons – mais à une diminution de la « prime de risque » qui faisait que les actions étaient globalement sous-valorisées depuis des années maintenant.

 

 

Qu’en est-il de l’inflation ?

 

L’injection massive des liquidités des banques centrales pourrait laisser craindre une pression inflationniste mais ce ne devrait pas être le cas à court-terme dans la mesure où :

 

Cette liquidité vient compenser la contraction du crédit bancaire ;
La pression sur les prix se maintiendra tant que la croissance restera atone.
 

En revanche, on ne connaît pas les conséquences de cette politique à long-terme puisque nous n’avons pas connu de situation comparable auparavant.

 

Mais il est possible que l’inflation reprenne à moyen ou long-terme et il sera sans doute préférable alors de détenir des actifs réels tels que l’immobilier ou les actions.

 

 Situation américaine :

 

La FED a jugé nécessaire la mise en place du plan QE3 pour stimuler l’économie et favoriser la création d’emplois. Cette politique est néanmoins contrariée par l’attentisme qui prévaut avant toute élection présidentielle et l’incertitude quant à la « falaise fiscale » (fiscal cliff) qui pourrait apparaître en début d’année prochaine.

 

En effet, pour rester à l’intérieur du plafond d’endettement voté par le congrès, il faudrait relever les impôts (ou baisser les dépenses publiques) à un niveau tel que cela pénaliserait la croissance à hauteur de 3%.

 

Néanmoins, il est probable qu’un accord sera trouvé, à l’instar de ce qui s’est produit en juillet-août 2011.

 

Dans ce contexte difficile, il est possible que les actions américaines soient, malgré tout, revalorisées sous l’effet d’une rentabilité négative (en terme réels, c’est-à-dire après déduction de l’inflation) des placements à court-terme dits « sans risque ».

 

Cette revalorisation pourrait être moins marquante qu’en EUROPE puisque les actions américaines ont retrouvé leur niveau de 2007, ce qui est loin d’être le cas pour les actions européennes.

 

Les pays émergents :

 

L’assouplissement monétaire des banques centrales des pays développés devrait se traduire par des flux importants vers les pays émergents dont les taux d’intérêts sont plus élevés ; par conséquent cela entraînerait une hausse de la valeur de la devise de ces pays.

 

Pour éviter cette situation, qui serait pénalisante pour les exportations, les Etats des pays émergents vont probablement, eux aussi, assouplir leur politique monétaire et baisser leurs taux. Ce qui devrait être positif pour leurs entreprises.

 

Quant au risque d’inflation, qui était surtout craint en Chine et qui avait donc entraîné une politique restrictive de la Banque de Chine (hausse des taux directeurs), celle-ci semble moins probable désormais depuis que l’excédent de la balance des paiements courants a sensiblement diminué (avec la baisse des exportations consécutive du ralentissement des pays développés).

 

Conclusion :

 

Globalement, les différents gérants restent confiants quant au potentiel des marchés ; les gérants obligataires se renforcent sur les crédits aux entreprises et sur les dettes des pays du sud (Etats et entreprises) ; et les gérants actions augmentent encore un peu plus leur exposition (proche de 100% désormais).