Progression du CAC 40 au mois de juillet

10/10/2010
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Après un premier semestre difficile lié à la crainte d’un « double-dip » (rechute généralisée de l’économie), les marchés actions se sont bien repris depuis le 1er juillet dernier ; le CAC 40 a progressé de plus de 11% depuis cette date et n’est plus en retrait que de 2,77% depuis le début de l’année ; l’essentiel de la hausse s’étant réalisée au mois de septembre.

 

Le risque de rechute de l’économie américaine semble désormais écarté mais les mesures « non conventionnelles » prises récemment par le président de la FED, Ben BERNANKE, montrent que le retour de la croissance pourrait être plus laborieux qu’espéré après la reprise vigoureuse du premier semestre. Ces mesures consistent notamment à acheter des bons du trésor américains, ce qui revient ni plus ni moins qu’à créer de la monnaie.

 

Le but de ces injections de liquidité étant de relancer l’économie et de réduire le risque de déflation qui peut conduire à un cercle vicieux duquel il serait difficile de sortir (baisse des prix è baisse des salaires è baisse de la consommation è baisse des prix…) et qui rendrait l’endettement des Etats insupportable.

 

Ces prévisions moins optimistes ont été confirmées par le FMI qui prévoit une croissance de 2,6% pour les USA en 2010 contre 3,3% un mois plus tôt. De même, pour 2011, la croissance est revue à la baisse de 2,9% à 2,3% désormais.

 

En moyenne, les « pays avancés » devraient avoir une croissance de 2,7% en 2010 et de 2,2% en 2011. La zone EURO devrait passer quant à elle de 1,7% à 1,5% seulement l’an prochain.

 

On constate qu’après l’effet de rattrapage du 1er semestre lié au « restockage », les économies des pays avancés vont être handicapées par leur endettement et la nécessité d’augmenter la pression fiscale.

 

Seule exception notoire : l’Allemagne qui devrait atteindre 3,5% de croissance cette année (grâce à ses exportations notamment) et contenir à hauteur de 2,7% son déficit budgétaire en 2011 ; ce qui devrait l’exonérer de nouvelles mesures fiscales.

 

La situation n’est pas du tout la même dans les pays émergents dont la croissance devrait atteindre 7,1% en 2010 et 6,4% en 2011 (après 6% en 2008 et « seulement » 2,5% en 2009).

 

Pour ces pays, la crise économique, pour autant qu’ils l’aient ressentie, fait déjà partie du passé. Il semble que le « découplage économique » entre les pays développés et les pays émergents soit désormais entrain de se mettre en place ; les pays émergents « tirent » la croissance mondiale et les échanges commerciaux entre eux sont de plus en plus importants.

 

Il est clair que la création de valeur passe par l’investissement (sélectif car beaucoup de titres semblent déjà très chers) dans des entreprises du monde émergent ou des entreprises européennes et américaines qui axent leur développement sur ces pays ; par exemple, les gérants préfèrent plutôt investir dans CASINO que dans CARREFOUR dans la mesure où celui-ci a axé son développement sur les pays émergents et notamment le BRESIL. Il vient d’ailleurs de publier ses chiffres pour le 3ème trimestre : Chiffre d’affaires en hausse de 3,4% ; les ventes à l’international (37% du CA) sont en hausse de 10% contre + 0,2% en France.

 

Mais, dans sa lettre mensuelle d’octobre, la société UFG-LFP (1) signale tout de même que « les grandes entreprises industrielles et commerciales ont réagi rapidement à la récession et que, de ce fait, elles ont reconstitué leurs profits et disposent de réserves de trésorerie très importantes. Le rebond de l’investissement productif, alors même que la visibilité reste encore faible, laisse ouverte la possibilité d’une reprise qui démarrerait par l’investissement, l’augmentation de l’offre précédant en quelque sorte et provoquant l’accroissement de la demande. Si cette perspective assez atypique se confirmait, une vraie reprise durable pourrait s’amorcer plus rapidement que ne l’envisagent les consensus actuellement ».

 

Néanmoins, la situation actuelle des pays développés conduit leurs banques centrales à maintenir des taux très bas ; par conséquent, les rendements des placements monétaires sont extrêmement faibles (de l’ordre de 1% pour les taux à 3 mois).

 

Par ailleurs, les taux des obligations d’Etat à 10 ans sont de l’ordre de 2,5% (USA, Allemagne ou France) ; ce qui, avec une inflation de 1,5% et une imposition de 0,75% (30,1% de 2,5%) donne un taux réel proche de 0%.

 

Paradoxalement, les actions continuent à offrir des rendements qui peuvent atteindre, par exemple, 7% pour VIVENDI ou 8% pour France TELECOM ; soit des taux très supérieurs aux rendements de leurs propres obligations ; ce qui est tout à fait exceptionnel.

 

Par conséquent, les gérants de fonds actions sont investis à près de 100% en actions actuellement et les gérants de fonds mixtes obligations/actions privilégient de plus en plus les actions eux aussi.

 

Ce phénomène est expliqué très clairement dans une interview vidéo de Jean-Charles MERIAUX, directeur général de DNCA Finance, que l’on peut voir sur le site de la société : http://www.dncafinance.fr/.

 

Monsieur MERIAUX gère notamment le fonds CENTIFOLIA et la fiche jointe montre la performance de sa gestion « value » (gestion qui consiste à investir dans les valeurs anormalement sous-évaluées) : +145% de 2000 à 2010 lorsque le CAC 40, dividendes réinvestis, ressort à -16% sur le même période.

 

Ce document montre aussi la corrélation entre le montant de souscription des Unités de Compte en actions dans les contrats d’assurance vie et le niveau du CAC 40 ; plus le CAC 40 est élevé et plus les souscriptions sont importantes ; et inversement.

 

Cela corrobore un sondage réalisé auprès des épargnants qui montre que ceux-ci recommenceront à acheter des actions lorsque le CAC 40 aura atteint 5.000 points…

 

(1) L’UFG-LFP, filiale du groupe CREDIT MUTUEL, est spécialisée dans la gestion des SCPI (UFG) et la gestion des actions et des obligations (LFP) ; elle gère notamment avec succès un fonds « CONVICTIONS PREMIUM » dont l’objectif est d’atteindre une performance absolue de 7% par an avec la volatilité la plus faible possible ; le dernier reporting du fonds figure en pièce jointe.