Hausse du nombre de demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux USA

08/09/2008
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Après un plus bas de l’année le 15 juillet à 4.061 points (qui a suivi la hausse des taux de la BCE le 3 juillet), le CAC 40 a repris près de 12% à 4.539 au 2 septembre, sous l’impulsion de la baisse des matières premières et de la hausse de la devise américaine.

 

Cet élan d’optimisme a été stoppé net la semaine dernière, principalement le jeudi 3 septembre par l’annonce d’une hausse plus importante que prévu du nombre de demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux USA (+15.000 à 444.000 contre 429.000 attendus). Ce chiffre allait dans le même sens que la destruction de 33.000 emplois dans le secteur privé américain en juillet contre 30.000 attendus.

 

Ces données, couplées avec la baisse des matières premières, ont été considérées comme la confirmation d’un ralentissement économique voire la crainte d’une récession.

 

Par ailleurs, la baisse du dollar vient contrarier la reprise des exportations américaines qui avaient progressé (+ 13,2% en rythme annualisé) au cours de ces derniers mois.

 

Le constat est similaire en France où le taux de chômage s’est stabilisé à 7,2% alors qu’il aurait dû mécaniquement baisser dans la mesure où le nombre de départ à la retraite est supérieur à l’arrivée des jeunes sur le marché du travail.

 

D’ailleurs le gouvernement a bien confirmé qu’il n’attendait guère plus de 1% de croissance en 2008 contre 2,25% envisagés en fin d’année dernière.

 

Pour l’année 2008, les prévisions de croissance du FMI seraient de 1,3% pour les USA et de 1,4% pour la zone EURO. Pour 2009, ses prévisions ont été revues à la baisse à moins de 1% pour les deux zones.

 

Ces nouvelles peu réjouissantes ont néanmoins été atténuées par la décision du gouvernement américain de rentrer dans le capital des agences de refinancement hypothécaire FANNIE MAE et FREDDIE MAC. Ces deux organismes qui étaient, encore récemment, considérés comme virtuellement en faillite, refinancent  5.400 milliards de dollars de crédits hypothécaires. Or ces établissements se refinancent eux-mêmes par l’émission d’obligations à long terme qui se retrouvent dans tout le système financier mondial (banques, assurances, caisses de retraites, OPCVM...).

 

Même si la garantie de l’état américain était auparavant implicite, cela ne suffisait pas à rassurer. En promettant d’injecter jusqu'à 100 milliards de dollars si nécessaire, le gouvernement a cette fois donné sa garantie explicite et donc considérablement redonné confiance dans les valeurs financières.

 

Cela devrait aussi permettre à ces organismes de reprendre le refinancement des prêts hypothécaires à des taux plus bas et de contribuer ainsi à ralentir la chute du marché immobilier américain.

 

En ce qui concerne les pays émergents, leur croissance connaît également un ralentissement. Néanmoins, l’an prochain, selon CARMIGNAC GESTION, la croissance devrait tout de même être de 7% en RUSSIE et en INDE, de 4% au BRESIL et de 8 à 9% en CHINE. On sait que la CHINE est très dépendante de ses exportations mais elle l’est de moins en moins. Ainsi, toujours selon CARMIGNAC, les exportations nettes (en 2007) ont contribué à hauteur de 16% à sa croissance contre 22% en 2005. Parallèlement, les contributions de la consommation des ménages et de l’investissement ont été respectivement de 30 et 38%.

 

En conclusion, les gérants restent très prudents actuellement et ne voient pas de hausse durable des marchés actions à court terme. Ils estiment que la volatilité devrait rester forte et durable. Des gérants de la société de gestion LA FRANCAISE DES PLACEMENTS renforceront leur exposition si le CAC atteint 4.100 points et les allégeront si le CAC atteint 4.600 à 4.700 points.

 

Il reste que les valorisations actuelles des sociétés du CAC 40 restent toujours sous valorisées si l’on en croit le consensus des analystes. Ainsi 3 valeurs sont recommandées à l’achat, 27 sont à « renforcer » et 10 à « conserver ». Aucune valeur n’est conseillée comme étant à « alléger » ou à « vendre ».

 

Les mouvements sur certaines actions peuvent être de grande ampleur et très rapides ; ainsi, AIR-FRANCE KLM qui avait perdu jusqu'à 43% de sa valeur au 15 juillet a repris 30% depuis, sous l’influence de la hausse puis de la baisse du pétrole.

 

Face à cette volatilité, très difficile à gérer, les gérants en profitent néanmoins pour réaliser des arbitrages fructueux qui devraient leur permettre de réaliser des performances relatives intéressantes.