Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas

26/09/2008
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Alors que les autorités américaines avaient contribué à redonner confiance aux marchés en « sauvant » les refinanceurs de crédit FANNIE MAE et FREDDIE MAC lors du week-end des 6 et 7 septembre, elles ont, le week-end suivant, décidé d’abandonner la banque LEHMAN BROTHERS.

 

Cela a été un coup de tonnerre sur les marchés dans la mesure où ceux-ci s’attendaient à ce que cette banque soit également sauvée, comme ce fut le cas pour son homologue BEAR STEARNS le 16 mars 2008.

 

Il faut dire que se profilait, au même moment, la possible faillite de AIG, l’un des plus gros assureurs au monde, et que le gouvernement a donné la priorité à ce dossier dont les conséquences de la chute auraient été plus graves encore.

 

Ces événements ont opéré, semble-t-il, un véritable changement dans l’attitude des opérateurs et cela s’est traduit par une baisse de plus de 8% de lundi à jeudi des principaux indices européens. Ceux-ci semblent maintenant s’attendre à une poursuite des défaillances (des banques mais aussi des compagnies d’assurance) dont les conséquences sur les marchés comme sur l’économie réelle ne paraissent plus mesurables.

 

Il faut savoir, pour expliquer cette défiance des marchés, entre autres choses, que LEHMAN BROTHERS avait annoncé être exposé à hauteur de 4 milliards de dollars aux prêts « sub-prime » alors qu’il semblerait avéré aujourd’hui que ce chiffre soit de 20 milliards de dollars.

 

Les marchés américains accusaient également une baisse de plus de 6% depuis le début de la semaine mais remontaient fortement en fin de séance hier soir avec les rumeurs de mise en place d’un plan de sauvetage par l’administration américaine ; ce plan consistant à créer une structure financière qui reprendrait les actifs douteux des principales banques en difficulté (comme cela avait été fait pour les « Savings and Loans », les caisses d’épargnes américaines, dans les années 80).

 

Jusqu'à maintenant, la plupart des gérants considéraient que les valorisations extrêmement basses d’un grand nombre de sociétés constituaient un rempart à une éventuelle dégradation de l’économie réelle.

 

Aujourd’hui, bien qu’en effet ces valorisations restent très basses, le risque de voir le cours des actions chuter encore lourdement à court / moyen terme n’est plus écarté par certains gérants. A moins que le plan de sauvetage américain parvienne à rétablir la confiance durablement. Mais il reste que, même si ce plan réussit, les banques vont sans doute avoir plus de mal à financer l’économie, du fait de la réduction de leurs fonds propres, et que l’impact sur la croissance de l’économie en Europe et aux Etats-Unis pour les prochains mois, pourrait être plus prononcé que prévu.

 

Il faut toutefois noter que le FMI, qui vient à nouveau de revoir ses prévisions à la baisse, table encore sur une croissance mondiale de 3,9% en 2008 et de 3,7% en 2009. L’hypothèse d’une croissance mondiale relativement soutenue sur le long terme ne semble donc pas remise en cause.

 

Il est très difficile de savoir quelle part prend, ou va prendre, la psychologie dans l’attitude des opérateurs mais il est clair que les marchés actions n’aiment ni l’incertitude ni l’absence de repères.

 

Dans un marché d’une extrême volatilité, il y aura probablement lieu d’adopter la plus grande prudence et la plus grande vigilance vis à vis des marchés actions au cours des prochains jours ou des prochaines semaines.