La baisse des marchés boursiers

22/10/2007
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Les marchés boursiers ont fortement baissé au cours des mois de juillet et août et l’indice CAC 40 a connu son cours le plus bas de l’année le 16 août dernier  à 5.265 points (soit -5% par rapport au 29/12/06 et -15% depuis le plus haut du 3 juin 2007). Cette baisse a été due à la crise de confiance qui a saisi les marchés inter bancaires à cause de l’incertitude liée aux prêts « subprime » américains. Ces « subprime » sont des prêts à taux majorés et variables consentis à des emprunteurs peu solvables pour acquérir leur logement.  La forte remontée des taux outre Atlantique et la baisse des prix de l’immobilier ont commencé à rendre insolvables un grand nombre d’emprunteurs, faisant courir un risque indéterminé à un grand nombre de banques à travers le monde (la perte pourrait être de 150 milliards de dollars selon STANDARD & POORS).

 

Les banques centrales ont joué leur rôle en refinançant tous les établissements qui risquaient de se trouver en manque de liquidités et la FED a baissé ses taux de 0,50 % le 18 septembre ramenant le taux des « FED funds » à 4,75% et le taux d’escompte à 5,25% (celui-ci ayant déjà été baissé de 0,5% le 17 août). Par ailleurs, plusieurs grandes banques ont publié leurs résultats trimestriels. Bien que très négatifs pour certains, ceux-ci ont permis de montrer que les défaillances d’emprunteurs ne devraient pas mettre en péril le système bancaire dans son ensemble. Enfin, les récents chiffres de l’emploi américain pour les mois d’août et septembre éloignent les craintes de récession aux Etats-Unis.

 

Il en est donc résulté une reprise des marchés de plus de 11% depuis les plus bas du 16 août. Pour autant, la plupart des gestionnaires s’accordent à penser que de nouvelles turbulences pourraient intervenir d’ici à la fin de l’année. Au soulagement temporaire devraient en effet succéder de nouvelles craintes quant aux conséquences d’un probable ralentissement américain au cours des prochains mois. Les USA constituent en effet encore le principal moteur de la croissance mondiale et un ralentissement de son économie aurait sans doute des conséquences sur l’ensemble des économies mondiales.

 

Néanmoins, les carnets de commandes des entreprises restent très élevés et notamment dans le domaine des infrastructures où les besoins sont très importants dans le monde. Par ailleurs, les gestionnaires de fonds les plus avisés concentrent leurs investissements sur les entreprises qui sont le moins exposées à un risque de ralentissement américain ; ils prennent leurs décisions au vu des potentiels des entreprises beaucoup plus qu’en fonction des grandes tendances macro-économiques.

 

Enfin, des hommes d’affaires réputés comme BOLLORE ou BOUYGUES ont respectivement renforcé leurs positions dans AEGIS et ALSTOM. On peut penser qu’il s’agit là de stratégies industrielles ; mais que penser alors de WENDEL INVESTISSEMENT, holding financière familiale, qui vient de prendre 6% du capital de SAINT-GOBAIN ?

 

Même si les économistes sont plutôt pessimistes à court ou moyen terme sur les marchés boursiers, il font remarquer que les autres actifs ne représentent pas forcément une alternative intéressante ; les taux de placement monétaires sont faibles, les placements obligataires sont exposés à une hausse des taux longs et les prix de l’immobilier sont au plus haut...

 

Dans ces conditions, l’investissement actions reste pertinent mais, plus que jamais, doit s’envisager sur un horizon de moyen ou long terme. Les personnes ayant besoin de fonds à court terme ou n’acceptant pas une baisse significative de leurs avoirs durant un « certain temps », ne doivent pas être investies en actions.